Dans la vie de tous les jours, je ne sais pas vous mais moi j’ai toujours l’impression de manquer de temps depuis que j’ai des enfants… et de cette sensation naît souvent de la frustration, liée à tout ce que je voudrais faire mais pour lequel je manque de temps.
Je suis donc en permanence en recherche et en réajustement, afin de trouver un équilibre, fragile, mais qui convient sur une période courte. C’est toujours en remaniement car il ne faut pas se le cacher, il n’y a pas d’organisation parfaite, idéale, où tout irait toujours parfaitement bien pour tout le monde…
Dans cet article je ne vous parle pas concrètement d’organisation, mais je vous présente les pré-requis qui ont ensuite guidé la manière opérationnelle dont on s’organise à la maison, en espérant que ça pourra vous être utile.
Je vais donc plutôt parler de la notion de temps, avec trois niveaux : le temps pour ses enfants, le temps pour soi et le temps pour son couple. (Le temps pour soi me semble quasiment le plus prioritaire).
Du temps pour ses enfants
Mon conjoint et moi-même, dans notre approche de l’éducation de nos enfants, dans notre concept de la famille, nous avons choisi de mettre au premier plan la qualité de notre relation avec nos enfants, le partage de moments en famille, etc.
Ça, c’est la théorie, et on y croit toujours, mais ce n’est pas toujours un cap facile à maintenir je trouve.
Nous travaillons tous les deux, et n’avons à la base qu’un seul jour en commun dans la semaine : le dimanche.
Première étape donc pour trouver du temps en famille : mettre à plat les plannings, afin d’avoir une visibilité claire des moments en commun, des créneaux disponibles, et de les optimiser. Même si vous trouvez peu de créneaux, la qualité compte plus que la quantité.
On fait comme ça depuis la naissance de June. Le dimanche étant le seul jour en famille, nous avons décidé qu’il fallait toujours profiter de ce jour là pour faire des choses ensemble.
Pour se sentir le plus disponible possible pour notre famille, nous avons donc dû enlever de cette journée les tâches « parasites » (ou en tout cas une bonne partie) : entretien de la maison, lessives, etc. J’expliquerai plus loin comment on s’organise pour les tâches ménagères du coup.
Niveau occupations, soit on repère des activités ou des sorties aux alentours, soit on va à la piscine ou la patinoire… soit on reste à la maison, on profite, on s’amuse, on bricole.
Certains dimanches, le programme peut changer, et l’un d’entre nous peut faire autre chose ce jour-là, afin de se ressourcer.
Le reste de la semaine, nous ne sommes pas beaucoup tous les quatre, ou alors c’est « en speed ». Ce que nous essayons donc de faire, le soir en rentrant du travail, c’est de consacrer du temps à nos enfants, encore une fois sans trop de tâches parasites (préparation de repas par exemple). Nous sommes séparés toute la journée, je trouve ça dur quand on les récupère le soir et qu’on rentre à la maison, de ne pas se concentrer sur elles mais de devoir vite penser au bain, au repas etc… Sachant que nous ne sommes souvent qu’un seul parent avec elles pendant plusieurs heures le soir.
Pour l’organisation des repas, idem, j’en parlerais un peu plus loin, mais l’idée est de se décharger un maximum de tâches domestiques le soir pour avoir du temps à partager avec ses enfants.
Du temps pour soi
Je pense qu’il est essentiel de préserver du temps pour soi. Même si ce n’est pas quelque chose de régulier, il est indispensable de ne pas s’oublier. Je pense aussi que ça dépend des personnes et des besoins de chacun, moi j’en ai besoin en tout cas, et mon conjoint aussi.
Nous avons besoin de moments seul, (faire de la musique, prendre un bain, peindre) mais aussi de voir nos amis, et pas forcément en étant ensemble. Nous avons chacun nos amis respectifs.
Il est vrai que mon conjoint s’accorde plus facilement ces moments que moi. J’ai parfois du mal à m’y autoriser, à cause de la charge mentale. Quand je sais tout ce qu’il y a à faire j’ai du mal à me poser et à prendre du temps pour moi. Mais j’y travaille!
Comme j’ai parfois des difficultés à prendre ce temps de moi-même, j’avais fait la démarche de m’inscrire à une activité régulière en dehors de la maison. Ce fut la danse après la naissance de June, la gym après Tess. En fait, peu importe l’activité, du moment qu’on y trouve son compte. Dans mon cas j’avais besoin que ce soit hors de chez moi, pas trop loin, et que les horaires me conviennent… ça me permet de m’aérer, et papa a un moment privilégié avec ses filles pendant ce temps là.
En tout cas je l’ai lu souvent et vérifié par moi même, prendre ces moments là nous ressource et nous permet de revenir vers nos enfants en étant plus détendus!
Du temps pour son couple
A la maternité, après la naissance de June, on s’est rendu compte au bout de quelques jours qu’on ne s’était même pas pris dans les bras ni embrassés, tellement nous étions focalisés sur notre bébé!
Je trouve que ça résume un peu ce qui se passe à l’arrivée d’un enfant. Tout à coup, tout tourne autour de ce nouvel être, et le couple passe vite au second plan. C’est tout à fait normal, surtout au début, mais il ne faut pas laisser s’installer ce mécanisme dans le temps.
Après notre première fille, nous arrivions à trouver du temps à deux. Nous avons la chance d’avoir la famille à proximité, qui pouvait nous la garder un peu de temps en temps. Au quotidien je pense que ça s’articulait pas mal aussi, mais bien sûr ça dépendait des périodes et de la fatigue accumulée. En effet, June a eu des phases où c’était très compliqué de la coucher le soir, on finissait tous épuisés… C’est dans ce genre de période que la famille a pu être un bon relai, le temps d’une soirée ou d’un weekend. Pour qu’on se retrouve un peu et qu’on se ressource.
Avec l’arrivée de Tess c’est devenu plus compliqué, car on est toujours en train de s’occuper de l’une ou l’autre ou des deux. C’est assez rare d’avoir un moment de répit total au quotidien. C’est aussi moins simple de les faire garder maintenant qu’elles sont deux, surtout dans ces tranches d’âge.
Du coup on doit réfléchir et programmer nos moments à deux à l’avance. Chaque semaine, en fonction de nos horaires et de nos dispos, on se fixe un soir ou plusieurs, où on se prévoit une soirée. On sait juste que ce soir-là, on mange, on couche les enfants, et ensuite c’est pour nous.
C’est à dire qu’on forme une équipe, et qu’on ne se disperse pas sur le téléphone ou l’ordinateur. L’un débarrasse, l’autre fait la vaisselle, l’un couche les enfants, l’autre installe le film à voir…
Tout est fait pour gagner du temps et pour qu’on puisse se poser ensemble sereinement, sans choses parasites. Même si on est fatigués, on se motive, car on sait que c’est un cercle vicieux sinon. Ce n’est pas toujours possible chaque semaine, mais on le fait le plus souvent possible.
C’était surtout important pour nous dans les périodes où les soirées étaient très compliquées à cause des enfants difficiles à coucher… ça pouvait durer jusqu’à 22h avant que June ne dorme, ensuite on était lessivés. C’était comme ça tous les soirs et on n’arrivait plus à partager quoi que ce soit. C’est un peu à ce moment que nous avions mis en place cette organisation. Maintenant, avec le rythme de l’école etc, à 20h-20H30 MAXI c’est terminé, ce qui fait que toutes nos soirées sont beaucoup plus cool… Mais ça n’a pas toujours été le cas et ça ne durera peut être pas…. Le coucher et le sommeil des enfants, on sait bien que c’est fluctuant!
Sans transition, petite parenthèse sorties et amis :
Avant d’avoir des enfants on sortait beaucoup, à deux ou avec des amis. Je me rappelle que même enceinte j’ai continué à sortir pas mal, quasi jusqu’au bout de grossesse, tant que j’avais encore le choix et cette liberté là. Je savais qu’ensuite ça ne serait plus si simple et que j’aurais moins le choix. Une page allait se tourner pour construire notre famille.
Du coup, certes on sort moins, mais on invite les amis à la maison, c’est le deal pour qu’on profite tous. Si nous sommes invités à l’extérieur souvent il n’y en a qu’un seul qui peut y aller du coup, donc on fait aussi des soirées chez nous.
D’ailleurs, quand on a des enfants, ça peut être un peu comme quand on se met en couple, on peut se replier un peu sur soi et voir moins de monde au début. Je pense qu’il ne faut pas laisser ça s’installer trop longtemps. Il faut se booster parfois, la vie sociale avec des personnes de l’extérieur, notre entourage, c’est quand même une bonne bouffée d’air frais!
Voilà un peu pour ce qui est des axes sur lesquels je pense qu’il faut se poser et réfléchir, individuellement et en couple. De l’approche de ces temps-là découle l’organisation qui nous convient. C’est un équilibre à trouver dans chaque famille, à vous de trouver le vôtre.