Confidences de confinement

par Tam

Comme tout le monde actuellement, je vis dans ce climat étrange lié à l’épidémie du covid 19.

Je vais ici vous partager un aperçu de mon quotidien et la façon dont je prends les choses, qui se veut pondérée et positive autant que possible, en espérant que certains vont s’y retrouver, ou s’en inspirer. L’idée est de savoir rebondir et de regarder toujours le côté positif pour aller de l’avant. Ce mécanisme de pensée n’est pas dans mon tempérament au départ, mais j’y travaille. L’écrire et le partager c’est aussi une façon de me rebooster.

Je suis confinée avec mon conjoint et mes filles de 5 mois et 3 ans passé, Tess et June. Nous avons la chance d’être en maison et d’avoir une petite cour devant, ainsi qu’une petite allée commune avec mes voisins. J’ai donc la possibilité de m’aérer facilement et surtout un endroit où ma fille peut se dépenser dehors. Je mesure bien que nous faisons partie des privilégiés à ce niveau là déjà, alors je ne me plains pas.

Mon conjoint s’est retrouvé au chômage partiel tout de suite. De mon côté, j’ai fait du télétravail pendant deux semaines puis je suis passée au chômage partiel aussi.

Oui, je fais partie des chanceuses, j’ai fait du télétravail avec DEUX enfants en bas âges, quel gros bordel! Certes mon conjoint est là mais ma fille de 3 ans n’est pas en capacité de comprendre que je suis dans la maison mais pas disponible. Je ne pouvais pas non plus m’enfermer dans une pièce, elle aurait tambouriné à la porte. Le papa pouvait l’occuper mais il y a aussi la petite dernière de 5 mois à gérer… Bref, une belle galère qui s’annonçait. Ce jour là, je suis rentrée chez moi en me disant que j’allais devoir me faire un bureau dans ma voiture pour bosser « tranquille ».

Mais je suis pleine de ressources, et je suis toujours à la recherche de solutions. J’avais notamment repéré qu’en face de chez moi un appart était loué en airbnb; j’ai pris contact avec le proprio via le site car comme les locations étaient en stand by, l’appart était libre. Je lui ai demandé s’il aurait la gentillesse de me prêter l’appartement quelques heures par jour, ce qu’il a accepté. Je n’avais qu’à traverser la rue.

Ces deux semaines ont quand même été une jolie galère car j’ai dû cumuler ma journée perso et pro sans pause. A mon travail j’apprécie notamment la pause méridienne avec les collègues, où l’on se détend, on papote… Là j’étais non stop chez moi avec les enfants, et quand je n’étais pas chez moi je bossais en face. Aucun sas de décompression, pas le temps de prendre du temps pour moi, il était temps que ça se termine!

Mon conjoint m’a soutenu du mieux qu’il a pu, ça n’a pas été rose pour lui non plus. C’est moi la première figure d’attachement pour ma fille, la fameuse figure d’attachement… donc c’est avec moi qu’elle se défoule et c’est moi qu’elle réclame le plus quand je suis là, j’ai donc été hyper sollicitée… Pour Tess la plus jeune, je l’allaite encore. Je vous laisse imaginer le jolie chaos qui a régné chez moi.

Durant cette période j’ai essayé de faire des activités avec ma fille mais forcément c’était assez speed et compliqué. Depuis que je suis à la maison à plein temps, nous nous sommes organisés autrement et les choses sont beaucoup BEAUCOUP plus cool.

June est à l’école depuis septembre, en première année de maternelle. Donc bon, la continuité pédagogique en maternelle, c’est pas la grosse pression quoi. En plus avec le télétravail, au départ, j’ai plutôt pris le parti de partager des choses avec elle comme je le fais déjà en temps normal. On met toujours un peu de pédagogie dans ce qu’on fait, et les enfants apprennent chaque jour dans les gestes et activités du quotidien.

A la fin du télétravail nous nous sommes relâchés pendant quelques jours. Je pense que nous étions déconnectés, nous avions besoin de nous retrouver un peu dans notre cocon.

Mais bon après avoir reçu un mail de la maîtresse qui parlait d’instaurer un petit rituel le matin, pour rappeler le jour etc… je me suis rendue compte que moi-même j’étais à la ramasse et que je ne savais plus quel jour on était. Je me suis dit “ah ouais pas con de savoir quel jour on est quand même…” merci maîtresse!

J’avais déjà une liste d’idées de choses à proposer à June. Les activités parents enfants c’est familier pour moi car j’en propose dans le cadre de mon travail, et les loisirs créatifs etc c’est quelque chose que j’aime beaucoup, mais bon je n’avais pas construit quelque chose de précis non plus, on se laissait porter. Pourtant, je sais bien l’importance d’un cadre un peu rassurant pour les enfants. Donc même si j’ai eu du mal à me motiver au départ, j’ai essayé d’organiser un peu mieux les choses au quotidien.

Le confinement n’est pas trop difficile pour nous, on ne voit pas vraiment le temps passer, les journées sont bien remplies. Ce qui est difficile bien sur c’est de ne pas pouvoir faire des activités à l’extérieur et voir la famille.

Cette période est difficile car elle est anxiogène et pleine d’incertitudes. Ce n’est pas facile à gérer pour nous en tant qu’adultes, alors pour les enfants de nombreuses questions se posent également. Comment perçoivent-ils ce qu’il se passe ? Quel impact cela va-t-il avoir sur eux? Je pense qu’il faut être attentif, rester en veille face aux attitudes des enfants, pour déceler d’éventuels comportements qui pourraient être des conséquences liées à cette situation (un enfant qui dort moins bien, qui est “collant”…)

Personnellement ma crainte principale c’est que June ait encore plus de mal à se séparer de moi qu’avant, notamment le matin quand je l’emmène à l’école. Elle est habituée à être gardée par les grands parents mais après ce huis clos familial, je m’interroge. Mais je ne peux pas y faire grand chose. Tout ce que l’on peut faire c’est remplir ce fameux  «réservoir affectif», en espérant qu’elle soit suffisamment apaisée et rassurée à la maison, pour affronter le monde extérieur sans craintes ensuite.

Ensuite, par rapport au climat général, à l’ambiance nationale, on se tient un peu à l’écart de tout ça, on se préserve un maximum.

Voilà pour mon point de vue, je vous souhaite à tous bon courage dans cette situation complexe. Et si ça vous intéresse je vous partage aussi 5 conseils pour vivre les choses de façon plus positive.

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