Pour faire face à la situation, nous avons spontanément adopté une stratégie que j’ai nommée : l’AutruChenille (Car je ne sais pas vous mais nous depuis que nous sommes parents, le monde des animaux est devenu très présent! Entre les histoires, les cris, les jeux et j’en passe… :-))
Alors l’AutruChenille c’est quoi? C’est un mélange d’autruche : on se préserve un peu de la multitude d’informations qui circulent. Et un peu de chenille : on se retrouve dans notre cocon et on profite de cette période pour construire le beau papillon qui en sortira.
Conseil n°1 : Moins de télé
Restez informé mais sachez décrocher
Je pense notamment à la télé « bruit de fond », celle qu’on laisse une bonne partie de la journée. Peu importe la chaîne mais de mon point de vue si c’est sur les chaînes d’infos en continu ou tout autre chaîne qui peut diffuser des éléments sur la situation régulièrement, il est encore plus préférable d’éteindre.
Pourquoi? Car si on veut du bruit de fond, autant mettre de la musique! Être confronté régulièrement à la masse d’informations, ça favorise un climat anxiogène que l’on ne gère pas forcément très bien. Si on veut s’informer on peut le faire en regardant les infos une fois par jour, ou mieux en consultant la presse écrite. Je ne crois pas qu’on ait besoin d’être connecté minute par minute à ce qu’il se passe. Il faut se déconnecter pour profiter d’autre chose chez soi, et ne pas s’enfermer dans ces informations pour la plupart assez négatives. Plus on regarde, plus on en parle à la maison, plus tout tourne autour de ça… Certes c’est LE sujet du moment mais on a tout à gagner à réguler notre rapport aux actualités.
De plus, il faut protéger les enfants de tout ça, les écrans de manière générale et les informations en particulier. Il est bien évident qu’en ce moment réduire le temps d’écran, le temps de télé, ce n’est pas facile surtout quand ce sont des habitudes bien ancrées. Mais bon je pense qu’il faut essayer. Il y a beaucoup d’autres choses à faire pour s’occuper, afin de ne pas finir ses journées «abrutis » par la télévision.
Pour les news il est à mon sens préférable de ne pas les regarder lorsque les enfants sont à côté. Cette situation c’est beaucoup à encaisser pour nous déjà, donc il faut digérer les choses afin de les communiquer aux enfants correctement, de faire tampon pour les préserver comme on peut. S’ils sont avec nous devant une masse d’infos, à ne pas tout comprendre + voir notre réaction devant ces nouvelles là, et ne pas les comprendre non plus, ça peut vraiment devenir source d’angoisse pour eux.
Pour nous ce n’est pas compliqué car depuis la naissance de June, nous ne regardons presque jamais la télé. Nous n’avons pas la télé bruit de fond, on met de la musique, et c’est très bien comme ça.
Cela ne veut pas dire que nous sommes anti écran, mais nous faisons une sélection précise de ce qu’on regarde. Nous avons peu de temps à consacrer à la télé alors on choisit bien les programmes pour ne pas se perdre dans la masse proposée. (On ne regarde jamais les programmes au moment où ils passent, on regarde quelques programmes en replay, et surtout des films sur Netflix)
Il arrive parfois (trop souvent en ce moment) qu’on laisse June regarder des dessins animés. On choisit des choses adaptés à son âge, et si possible un peu pédagogique histoire de se sentir moins coupables.
Avec ce conseil je parle quand même principalement du volet « actualités ». On a tout à gagner à s’en éloigner un peu, notamment niveau moral! Il est beaucoup plus satisfaisant d’avoir sa journée bien remplie avec d’autres choses, et on dort mieux ! (Je dis ça car j’ai l’impression que beaucoup de gens autour de moi se plaignent de mal dormir en ce moment et je pense que la masse d’informations sur l’épidémie à sa part de responsabilité).
Conseil n°2 : Structurer sa journée
On a tous un peu perdu nos repères, encore plus pour ceux qui restent à la maison et qui ne travaille plus, alors c’est vite fait de se laisser complètement aller, de passer la journée en pyjama, de manger un peu n’importe quoi n’importe quand. Je pense que ça passe un jour par ci par là, comme un dimanche classique, mais que ce n’est pas bon pour le moral à long terme.
Pour nous-mêmes et surtout pour les enfants, notamment les plus petits, je suggère de maintenir un quotidien le plus ‘normal’ possible. Il faut s’adapter à la situation, communiquer, ne pas s’arrêter de vivre et donner un sens à ses journées.
Il y a une grosse base qui est assez évidente mais qu’il est peut être bien de rappeler :
- Manger ses 3 ou 4 repas par jour, à des heures « normales » (Le petit déj, le déjeuner, le goûter et le dîner).
- Respecter son rythme de sommeil habituel (surtout valable pour les enfants les plus petits) : on dort la nuit, on fait un temps calme ou une sieste en début d’après midi.Un super livre que je recommande sur l’importance du sommeil : Pourquois nous dormons, par Matthew Walker, professeur en neuroscience.
On peut vite se laisser aller à perturber les rythmes habituels, notamment à se coucher plus tard et à se lever plus tard. Si vous conservez un minimum de structure, les journées paraissent moins longues car on a des repères fixes.
Ensuite, je pense aussi que s’habiller chaque matin c’est motivant. Ici on est tous habillés avant le repas de midi. Cela nous tient dans une bonne dynamique, c’est plutôt psychologique, mais je pense que pour les enfants aussi ça aide à garder la notion de la journée qui passe, le matin on s’habille, le soir on met le pyjama.
Pour plus de détails voir mon article plus détaillé sur notre organisation journalière.
Conseil n°3 : Profiter des bons moments
Je commence quand même par les aspects négatifs :
Il est certain que devoir rester confiné chez soi ce n’est pas une situation facile, et avec les enfants en plus, d’autres problématiques se posent. Il est difficile de ne pas pouvoir faire des activités extérieures surtout pour ceux qui sont en appartement et il n’est pas toujours facile d’assurer la continuité pédagogique, June est en PS donc nous n’avons pas cette « pression » scolaire, mais je pense aux parents qui y sont confrontés.
En plus de ça je trouve que c’est fatiguant de ne jamais avoir vraiment de moment de pause pour se ressourcer seul. Pas seul dans une pièce pendant 1h, ce qui est déjà bien! Mais seul chez soi ou seul à l’extérieur, sans être dérangé.
Je ne minimise pas les côtés négatifs de cette situation mais j’ai juste choisi au quotidien de me focaliser sur les aspects positifs!
Il faut savoir prendre le bon côté des choses : on n’a rarement autant de temps chez soi pour profiter vraiment de ses enfants, pour remplir leur réservoir affectif et le nôtre, pour les observer, les voir grandir, leur accorder vraiment du temps, du temps de qualité!
Habituellement, avec le boulot et l’école, on court partout, on a la sensation de ne se poser que rarement. Le contexte étant difficile, je pense qu’il est encore plus important pour les enfants de se sentir en sécurité chez eux dans leur cocon familial. Plutôt que penser sans cesse à l’après, à l’angoisse de l’extérieur. Comment ça va se passer? Quand est ce que ça va s’arrêter? Pressez le bouton pause et ressourcez-vous auprès de ce que vous avez de plus précieux : vos enfants. On n’a pas la réponse à certaines questions, on ne peut que subir cette situation et attendre jour après jour les nouvelles directives. En attendant, on fait des visios avec la famille, on prend des nouvelles des amis, on profite de ses enfants.
Pour ma part, je n’avais repris le travail que depuis un mois quand on a annoncé le confinement, c’est donc une vraie « chance » pour moi de pouvoir passer plus de temps avec mon bébé, ne pas tout de suite être dans ce nouveau rythme encore plus speed qu’avant et pouvoir continuer l’allaitement sereinement. Cela me permet aussi d’être plus présente pour June, qui a été chamboulée par l’arrivée de cette petite sœur.
Je pense que chaque famille doit pouvoir trouver un angle positif à tout ça.
Alors par contre on ne va pas se mentir, une fois le confinement fini hop nous on va faire un petit colis pour les grands parents « deux petites filles pour le prix d’une », afin de souffler un peu! Nous avons l’habitude qu’elles aillent chez leur grands parents. On n’est pas au quotidien totalement focus sur les enfants, on accorde de l’importance aussi à notre couple. Il est important de se ressourcer ensemble afin de mieux appréhender nos enfants quand on les retrouve, mais on apprécie beaucoup d’être ensemble en ce moment.
Conseil n°4 : Se fixer des objectifs avec les enfants
Il y a forcément des choses qu’on veut faire en temps normal, qu’on veut approfondir avec les enfants, mais soit on n’a pas le temps, soit on ne prend pas le temps. Et bien là c’est le moment!
Par exemple à la maison voici sur quoi on se focalise :
- L’habillage : on prend le temps d’aider June à devenir autonome pour s’habiller. En temps normal le matin c’est un peu speed donc c’est moi qui choisit les vêtements et même si elle sait s’habiller, c’est aussi moi qui l’habille, pour aller plus vite. Du coup je profite du temps que nous avons pour la laisser choisir plus souvent, et pour la laisser s’habiller seule. J’attends qu’elle ait envie de le faire, ce qui peut être à différents moments de la matinée, c’est elle qui « gère ». La seule règle est de le faire avant le repas de midi.
- Le lavage des dents : un peu compliqué car elle veut rarement le faire, encore moins quand nous lui imposons un moment précis. Donc là, idem, on essaye de la laisser faire quand elle en a envie dans la journée afin que ça s’intègre spontanément en elle. La règle étant une fois par jour minimum.
- L’autorité : c’est un objectif qui me concerne plus moi que mes enfants, mais je me suis fixé de ne plus crier, de ne plus perdre patience, de ne plus m’énerver. Car malheureusement au quotidien avec les journées chargées j’ai tendance à m’agacer. Je suis complètement d’accord avec toutes les pédagogies bienveillantes etc etc, mais je suis aussi totalement d’accord avec le « je suis à bout je fais ce que je peux ».Mais au fil du temps je sens bien que ma fille encaisse certains de mes comportements. Je le vois à ses réactions parfois virulentes. Comment lui demander de gérer ses émotions à trois ans quand moi je n’y arrive pas? Bref, parfois le soir parce que je suis pressée de me coucher, je ne suis pas toujours patiente avec elle qui demande beaucoup d’attention de ma part.. J’ai donc décidé de changer d’angle, d’avoir ce fameux cadre sécurisant, dans lequel ma fille peut vadrouiller et tester, en se confrontant aux repères que je donne.Je tiens le coup depuis 15 jours, et ça va très bien, je me rend compte que quand je réagis sereinement elle s’apaise plus vite. Maintenant si je continue de voir des résultats positifs chez elle, et chez moi, ça va me motiver encore plus à continuer et à travailler sur moi même.
- La frustration : je pense que parfois on cède facilement car on n’a pas l’énergie de soutenir une situation qui frustre notre enfant. Lorsque ma fille a un « mauvais » comportement, on lui dit oralement mais peut être que ça n’a pas vraiment d’impact. Là c’est vraiment l’occasion de travailler ces choses-là avec elle, de prendre le temps de parler. Si c’est non, c’est non, et ça ne doit pas devenir oui 5 minutes plus tard. Sur le moment on a la « paix » mais ça ne dure jamais. Et pour l’enfant c’est déstabilisant, un parent qui change d’avis si facilement. L’enfant a besoin de nous faire confiance et de s’appuyer sur nous.
- La tétine : à l’école elle s’en passe (sauf sieste) mais dès qu’elle est avec moi elle la réclame beaucoup, on profite donc de ce moment pour essayer de l’habituer à y avoir moins recours. Nous avons fixé ensemble la règle suivante : c’est ok pour dormir, pour un temps calme et quand on se fait mal. On ne la prend pas pour jouer par exemple.
- Travailler sur ses angoisses : Ma fille a comme beaucoup d’enfants du mal à se séparer notamment de moi, plus précisément le soir au coucher. J’ai essayé plein de trucs mais on en arrive toujours au même : je reste à côté d’elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Cela dit elle ne se réveille quasi jamais la nuit, en tout cas elle ne vient pas nous réveiller. Donc pour le moment à son âge ce compromis me va. Mais j’aimerais lui offrir les ressources nécessaires pour qu’elle soit plus apaisée le soir, pour que son papa puisse aussi la mettre au lit sans problème, donc on cherche sur ce terrain là… d’autant plus qu’il y a la petite sœur dont j’aimerais aussi m’occuper le soir. Pour le moment c’est papa qui s’en occupe mais je veux être disponible pour mes deux enfants. Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires!Pour Tess justement, je n’ai pas fixé d’objectifs précis car elle n’a pas tout à fait 6 mois. Elle est très cool donc il n’y a rien de spécial à « travailler ». J’essaie juste de l’accompagner pour qu’elle s’endorme seule, car avec l’allaitement parfois elle s’endort au sein. Mais quand elle ira chez la nounou il va bien falloir qu’elle sache s’endormir seule, et puis même à la maison sur du long terme je sais que c’est mieux pour elle.
C’est tout ce sur quoi on se focalise un peu en ce moment, et c’est déjà pas mal, car on se fixe aussi des choses plus personnelles.
Conseil n°5 : Se fixer des objectifs personnels
Faire du tri et le ménage de printemps, je pense que c’est fait chez tout le monde.
Sur les réseaux sociaux ils étaient tous là à dire que c’était terminé au bout d’une semaine déjà, à se demander quoi faire maintenant… J’avais envie de leur dire de venir à la maison faire le mien! Avec des petits bouts, on aura mis deux voire trois semaines à le faire chez nous (Vous voyez de quoi je parle ? 😉 )
Ce n’est pas un objectif vraiment personnel, c’est plus pour la maison et toute la famille. Mais je crois que c’était quand même une chose positive pour commencer la période de confinement.
D’un côté plus personnel, on a tous des choses qu’on veut faire mais qu’on repousse, alors il est temps de s’y mettre. Peindre, faire de la musique, regarder tel ou tel film, se faire un soin, lire des livres… Faites la liste de vos envies, et en fonction de votre quotidien essayez de faire quelque chose de cette liste de façon régulière! La fréquence dépend de votre quotidien, ici si on arrive à faire un ou deux trucs par semaine chacun on est contents déjà. On se met d’accord chaque jour sur qui peut faire quoi.
Je vous recommande d’écrire votre liste dans un carnet, sur un tableau, peu importe, mais écrivez la. A chaque fois que vous accomplissez quelque chose, barrez-le de la liste. La satisfaction de rayer des objectifs accomplis vous motivera, je le garantis!
Aller dans ce sens vous fera du bien, vous aurez pris du temps pour vous, et en plus il y aura ce sentiment satisfaisant d’avoir pu le faire! Nous qui adorons le cinéma, voir diminuer la pile de films « à voir », c’est très plaisant, au-delà du fait même de passer un bon moment à voir le film.
Avec cet exemple on se retrouve même en couple car c’est une passion commune.
Bon pour l’anecdote parfois ça plante hein : on prépare tout pour mettre un film mais on galère à coucher les enfants, donc après il est tard, on n’est plus du tout motivés et on se couche. Parfois on se lance quand même mais trop fatigués pour le regarder en entier on regarde la suite le lendemain, ou le surlendemain… enfin quand on peut quoi !
Maintenant à vous de jouer!
Je peux vous dire qu’avec ces 5 conseils, nous on ne voit pas le temps passer, il n’y a aucun moment d’ennui, de lassitude ou de déprime. Le confinement étant actuellement prolongé, vous n’avez rien à perdre à essayer!
Et n’hésitez pas à me faire part de vos astuces et de vos succès dans les commentaires!