Voilà, il est arrivé, tout potelé, tout rose, et prêt à révolutionner votre quotidien. Votre bébé dort dans vos bras, et un sentiment de plénitude vous envahit. Après tant de mois d’attente, il est là, son petit visage collé sur votre poitrine.
Puis, vous arrivez dans votre chambre, et là, une armada de questions prend d’assaut votre cerveau fatigué : “Quand est-ce qu’il doit manger le petit? Est-ce qu’il a trop chaud là? Trop froid? Chut!!! Je crois qu’il ne respire plus… ah non c’est bon”.
Très vite, vous comprenez une chose : vous avez beau avoir lu un paquet de livres, ou regardé une bonne centaine d’heures de vidéos Youtube sur les nouveaux-nés, à ce moment précis, vous ne savez plus rien. Et ne pas savoir, c’est normal! Pas de panique, tout va bien se passer.
Avec de la patience, un peu d’aide, et encore un peu de patience, vous allez y arriver!
La vérité c’est qu’il n’y a pas de vérité.
Nous avons eu notre petit Parker à Vancouver, au Canada, donc même si mes conseils sont d’ordre général et devraient vous aider, il est possible que certaines choses diffèrent de votre expérience, notamment en ce qui concerne la maternité.
Mais une chose est extrêmement importante, et il vous faudra l’accepter pour “survivre” ces premiers mois : chaque bébé est différent, tout comme chaque naissance est différente. Donc ce qui marche pour un bébé ne va pas nécessairement fonctionner pour un autre, et ce qui est “normal” est tout à fait relatif. Certains enfants vont refuser le sein, d’autres le biberon, d’autres vont dormir la nuit, d’autres vont préférer le jour. La clef c’est d’être à l’écoute de votre enfant, et de subvenir à ses besoins du mieux que possible, sans stresser de ce que font les autres bébés, ou de ce que google dit sur ce qui est “normal”.
De la même manière qu’une angine se transforme en cancer après 5 minutes de recherches en ligne, un bébé qui tête pendant 5 minutes au lieu de 10 va être diagnostiqué d’un tas de maladies sur internet.
Donc ce que je vous conseille, puisque vous êtes sur ce blog : prenez les astuces qui vous aident, le reste, jetez-le! Parce que quelque chose qui a marché pour mon fils ne marchera pas forcément pour votre bambin!
Allez, on s’y jette!
La première semaine : maternité et retour à la maison
Si tout va bien avec votre petite, normalement vous devriez passer entre deux et quatre jours à la maternité. En général, ces jours sont un challenge, car la fatigue et le stress accumulés lors des derniers moments de la grossesse fusionnent avec le flot d’émotions généré par la naissance. On est crevés, on sait plus où on est, on a une toute petite à s’occuper, et on a aucune idée par où commencer.
Le meilleur conseil que j’ai pour vous : n’hésitez pas à poser toutes vos questions, même les plus basiques, aux infirmières et sages femmes présentes à la maternité. Elles vous aideront grâce à leur expertise, et pourront vous montrer quelques techniques bien utiles, comme la façon de donner le bain, ou de langer votre bébé.
N’hésitez pas à prendre des vidéos ou à noter ce qu’elles vous apprennent (avec leur consentement). Ce sera vraiment utile dans les jours suivants.
Pour les papas / partenaires :
Dans les premiers jours, voire les deux-trois premières semaines, c’est à vous de prendre en charge le maximum de choses, que ce soit porter les affaires, gérer les papiers, ou anticiper les démarches à faire (par exemple une demande d’acte de naissance). Votre compagne doit se reposer au maximum, et récupérer de l’accouchement. Veillez aussi à ce qu’elle mange bien, prenez soin d’elle!
Ma femme a dû avoir une césarienne, donc il lui a été interdit de soulever quoi que ce soit d’autre que son bébé pendant plusieurs semaines.
Ah, et ne faites pas la même connerie que moi. Dans les derniers jours de la grossesse, quand vous savez que cela peut arriver à n’importe quel moment, ne vous amusez pas à rester debout tard le soir. Comme ma femme n’avait pas beaucoup de signes clairs, je me suis dit que c’était une idée grandiose de trainer sur internet jusqu’à 2h du matin, et de laisser la vaisselle et le ménage traîner jusqu’au lendemain… sauf qu’à 4h, quand elle a perdu les eaux, je faisais pas le malin! Et encore moins le lendemain, quand il a fallu que je conduise une voiture pour aller chercher des affaires pour la maternité…
De plus, on ne sait jamais combien de temps le travail va durer, donc soyez raisonnables!
Après deux jours à apprendre à vivre avec votre petite, aidés par le savoir-faire des sages femmes, il est temps de voler de vos propres ailes, et de rentrer chez vous.
Accepter de l’aide
En ce qui nous concerne, notre situation était assez atypique. Nous étions à l’étranger (au Canada donc), pendant une période de pandémie. Ce contexte a fait que nos parents n’ont malheureusement pas pu venir nous aider comme prévu, et rencontrer notre petit garçon. Nous avons donc dû faire face à la grossesse, à l’accouchement, et aux deux premiers mois tous seuls. Tu parles d’un baptême du feu!
J’espère que votre situation sera différente, mais dans tous les cas, une chose est importante : si on vous offre de l’aide, comme des repas gratuits livrés à votre porte, ou des bons de réduction pour se faire livrer par un restaurant, ou même un peu de ménage : dites OUI. Vos amis, votre famille, sont là pour vous aider. Et dans ces premiers jours / semaines, vous aurez assez à gérer que de devoir penser à la cuisine ou au ménage.
Si jamais personne ne peut vous aider, alors oubliez complètement les tâches ménagères. Achetez des plats préparés, même si c’est trop gras, trop ci ou trop ça (tout en restant nutritif pour que votre femme reprenne des forces!). L’important c’est que ça ne prenne pas beaucoup de temps à préparer. On se souciera du régime plus tard!
Si comme Tam vous êtes super organisés. vous pouvez aussi préparer vos repas à l’avance, en anticipation de l’accouchement. Pour être honnête on ne l’avait pas fait, mais en y repensant ça aurait été utile et plus sain!
Avoir un petit à s’occuper est un défi de chaque instant, et vous aurez besoin de vous reposer à chaque opportunité qui vous est donnée.
Le sommeil de bébé… et le vôtre
Ah, la fameuse question du sommeil… Il y a des milliers de posts sur internet, de gens qui veulent savoir la formule magique pour faire dormir leur bébé. Et puis il y a ces gens qui te sortent que “Jason a fait ses nuits de 12h dès le deuxième jour, il dort comme un ange”. Ceux-là, effacez-les de votre Facebook, offrez-leur un jouet super bruyant, remplissez leur boîte aux lettres de couches pleines… n’importe quoi mais faites quelque chose, on en peut plus d’eux.
Le sommeil est LA catégorie où il y a autant de solutions qu’il n’existe de bébés. Une chose est sûre, la meilleure tactique pour ces premières semaines, c’est que dès que votre bambin s’endort, que ce soit à 14h ou à 5h du mat, vous devez vous jeter dans votre lit pour glaner quelques minutes de sommeil.
En général, durant les premiers mois jours, vous aurez du mal à rester zen lorsque votre bébé est endormi. “Et s’il s’étouffe? Peut-être qu’il ne respire plus… j’vais quand même aller voir s’il respire”. La peur du syndrome de la Mort subite du nourrisson, ajouté au stress général du nouveau parent, peut créer des angoisses. La solution que l’on a trouvé avec ma femme c’était de faire des “gardes”. Même si notre fils était dans la même chambre que nous (c’est conseillé pour les premiers mois), généralement, ma femme dormait pendant que je surveillais la petite caméra, et vice versa. Du coup on était moins stressés, et on arrivait quand même à dormir un peu. Et ça me donnait l’opportunité de faire des choses que je n’avais pas le temps de faire la journée. Ma femme se levait donc très tôt le matin, et je récupérais mon sommeil.
En parlant de caméra, il y a un paquet de baby phones sur le marché, mais nous avons opté pour une Wyzecam, qui est en vérité une caméra de surveillance. Elle est de meilleure qualité vidéo, et fonctionne sur votre réseau wifi, donc accessible sur téléphones et iPads. A vous de voir ce qui vous convient, mais en général je trouve les baby phones vraiment trop chers pour ce qu’ils offrent.
Un peu de science : le rythme circadien de bébé est tout pété. La mélatonine, l’hormone qui nous rend fatigués lorsque le soleil se couche, n’est pas produite en quantité suffisante chez le bébé avant l’âge de 3-4 mois. De plus, lorsqu’il est dans le ventre de maman, son rythme de sommeil est inversé. Quand maman est active la journée, le mouvement de son corps berce l’enfant, qui dort. Quand maman se couche pour dormir, le bébé se dit que c’est le moment de faire une partie de foot.
En bref, à sa naissance, il ne sait pas quand est le jour ou la nuit, ce qui peut donner un bébé qui dort à n’importe quelle heure.
Heureusement, voici des petites astuces pour aider votre enfant à développer son rythme circadien :
- Éteindre la lumière
Ça parait tout con, mais mettre son bébé dans le noir la nuit va l’aider à comprendre que la nuit, c’est fait pour dormir. De même, le jour, n’hésitez pas à exposer votre bébé à la lumière naturelle, même (et surtout) pendant ses siestes. Une balade au parc est idéale pour cela.
- Chut!
Tout comme la lumière, le son ambiant est un bon indicateur de jour et de nuit pour votre bébé. Le jour, vivez votre vie normalement, avec tous les bruits que cela engendre : l’aspirateur, la vaisselle, la musique, ou une fenêtre ouverte sur le bruit des voitures.
En revanche, la nuit, essayez de réduire le bruit au strict minimum. Chuchotez, ou mettez une musique douce si cela calme votre enfant, mais il est important de lui montrer que ce n’est plus l’heure de jouer.
Comme nous le verrons plus en détail dans notre article sur les “5S” (ou comment calmer votre bébé), il est aussi une bonne idée d’utiliser une machine à bruit blanc, que ce soit pendant les siestes ou la nuit.
- Facetime
L’instinct, quand on voit ce petit bébé joufflu, c’est de le regarder dans les yeux, de lui faire des bisous, ou de lui sourire bêtement, en attendant un sourire en échange. C’est une très bonne chose à faire pendant la journée, mais si vous faites cela la nuit, votre bébé va croire que c’est le moment de jouer! Même si ça crève le cœur, évitez de regarder votre bébé dans les yeux la nuit, pendant le nourrissage ou le changement de couche. C’est plus dur que l’on croit lors du changement de couche! Bien sûr, si votre bébé est en détresse, ou a mal quelque part, cette règle ne s’applique pas. Tout est bon pour rassurer votre petit(e)!
Mais en général on essaie de ne pas trop stimuler un bébé la nuit, et de trop interagir.
- Instaurer une routine
Même si votre bébé est encore très petit, instaurer une routine peut l’aider à dormir la nuit. Lui donner un bain, puis le mettre en pyjama (ou habits pour dormir), le nourrir, et lui jouer une petite musique chaque soir lui permettra de reconnaître que c’est le moment de dormir.
La technique de Tom :
Au début, Parker avait du mal à s’endormir tout seul. Après quelques recherches, j’ai commencé à mettre ma main sur son torse pendant quelques secondes / minutes au moment de le coucher. De ce fait, il sentait ma présence, et s’endormait plus facilement. Je pouvais donc retirer ma main comme un ninja dès que je voyais ses petites mains se décontracter. Cette technique n’a fonctionné que pendant deux-trois semaines, mais on s’est adaptés!
Nourrir son bébé
Dans la série “choses qui vont vous obséder pendant les premières semaines”, je nomme nourrir son bébé!
Chaque maman choisira la façon de nourrir son bébé, que ce soit au sein (ce que nous avons choisi) ou au biberon (lait en poudre), ou une combinaison des deux (lait maternel mis en biberon).
Je suis assez mal placé pour parler allaitement en détail donc je vais laisser le soin à Tam de vous expliquer tout ça dans un article dédié.
Cependant, une chose à retenir. Tout comme pour le reste, chaque bébé aura sa façon de manger, et pourra potentiellement changer vos plans. Il est aussi possible, pour diverses raisons, que vous soyez obligés d’abandonner l’allaitement après quelques semaines, et passer à une autre méthode. Tout ça pour dire, gardez un esprit ouvert, il n’y a pas de solutions terribles, et ne vous comparez pas aux autres. (On s’en fout si Jason mange parfaitement sans chouiner).
Pour les papas / partenaires :
Nourrir un bébé, surtout pour les femmes qui allaitent, est très éprouvant, émotionnellement et physiquement, encore plus si le bébé a des difficultés à téter. Votre partenaire pourra se sentir coupable (bien qu’elle ne soit pas responsable du tout!), et aura besoin de tout votre soutien moral.
De notre propre expérience, les premières semaines étaient difficiles car notre fils demandait le sein en permanence. Cela a créé des douleurs pas évidentes à surmonter pour ma femme. Elle a dû puiser dans ses ressources mentales pour continuer à allaiter. Mais après quelques jours de persévérance, tout s’est mis à fonctionner, et les douleurs ont peu à peu disparu. Courage!
Le bain
A la maternité, une infirmière puéricultrice nous a montré comment donner le bain, et je l’ai filmée pour avoir une référence. N’empêche qu’une fois chez soi, donner le bain prend une autre dimension, et propose son lot de questions (le premier mois est définitivement le mois des questions incessantes) : Est-ce qu’il va aimer l’eau? Est-ce que l’eau est trop chaude? Trop froide? Je vais pas le casser en deux là?
Nous avons mis en place un système qui s’est avéré assez efficace pour donner le bain.
- Papa prépare la baignoire (petite baignoire avec un insert pour nourrisson, c’est vraiment utile car pas besoin de tenir le bébé en équilibre dans l’eau, et ça use moins d’eau).
- La température du bain : il est conseillé d’avoir une température du bain entre 36°C et 38°C. Selon la température extérieure on laissait le bain à 37.5, et rarement au-dessus de 38. Pour une mesure efficace nous utilisons un petit canard flotteur avec thermomètre digital, bien pratique!
- Pendant que l’un donne le bain, l’autre réchauffe une bouillotte au micro-ondes, puis enroule la serviette du petit autour. Comme ça quand il sort, il est au chaud!
Quelques choses à savoir : lors des deux premières semaines, et ce jusqu’à ce que le cordon ombilical se détache, il est préférable de se limiter à un ou deux bains par semaine. Ensuite, si la peau de votre bébé n’est pas trop fragile, vous pouvez donner un bain d’eau (sans savon) tous les jours ou tous les deux jours, et un bain complet une à deux fois par semaine. Parker n’a jamais vraiment eu de problème de peau, du coup le bain fait partie de notre routine quotidienne pour le mettre au lit. Je trouve que lui donner un bain avant le dernier repas du soir le détend, et le met dans de bonnes conditions pour la nuit à venir. A vous de voir ce qui vous convient le mieux!
Le changement de couche
Le changement de couche, au départ on a l’impression qu’on monte un meuble IKEA, mais après deux jours (et donc 254 couches changées) on se sent tel un militaire répétant ses gammes les yeux fermés.
Pour vous qui avez un petit garçon, la bonne nouvelle c’est que vous allez aussi améliorer vos réflexes, à force d’éviter le jet de ce cher bambin qui vous canardera si vous lui tournez le dos pendant 1.25 millisecondes.
J’ai vu sur Amazon ces tipis pour zizi, j’ai d’abord bien ri, puis j’ai pensé à en prendre, et au final on a fait sans. Je pense que quoi qu’il arrive vous allez être arrosés, sur votre main dans le meilleur des cas, sur les 4 murs de la chambre dans le moins meilleur des cas. Notre solution était de mettre un bout de tissu tricoté par mamie sur le zizou pendant le change. Ça permettait de faire une première barrière mais clairement pas une solution 100% efficace.
Ce qui est important c’est que votre rejeton fasse régulièrement pipi. Une couche mouillée plusieurs fois par jour signifie qu’il n’est pas déshydraté, et par conséquent qu’il mange suffisamment. Il est important que le bébé fasse caca aussi mais la fréquence peut varier selon les bébés, et selon ce qu’ils mangent (lait en poudre ou maternel). En général, les bébés allaités ont moins de constipation, et leur caca pue moins (yay!).
En parlant de caca, vous allez en voir de toutes les couleurs, de toutes les tailles, et certains seront de vraies œuvres d’art… Pour la couleur, pour faire simple, si c’est noir (durant les premiers jours), jaune, jaune moutarde, orange, vert, vert foncé… tout va bien! Si par contre les selles sont rouges, blanches ou grises, appelez votre médecin.
Le travail en équipe : indispensable
Durant les premières semaines, vous l’aurez compris, vous devrez faire face à de nombreux challenges. C’est pourquoi il est très important que vous et votre partenaire restez soudés. Fini les petites querelles sur qui a laissé ses chaussettes traîner, ou qui a oublié d’appeler la banque. Maintenant que vous avez un petit être à gérer, avec toutes les difficultés que cela engendre, il n’y a plus de place pour les disputes futiles! Ou du moins, si elles se produisent, trouvez un moyen de les résoudre rapidement.
Pour nous, c’était encore plus vrai car à cause de Covid. Nous étions les seuls à pouvoir nous occuper de Parker, et on était tout le temps ensemble. Fort heureusement nous nous sommes entraidés, et cela a rendu les choses plus faciles à gérer. J’ai un immense respect pour les personnes qui doivent élever leurs enfants seules.
Si le bébé qui pleure est trop dur à supporter, prenez l’air pendant 10 minutes, respirez un bon coup, et ça ira mieux.
Vous pouvez aussi établir un système “d’urgence” avec votre partenaire. Par exemple, réservez-vous le droit de dire “stop” pendant 30 minutes, et de faire quelque chose qui vous plaît (prendre un bain, regarder la télé, vous balader en vélo). Votre partenaire prend le relai pendant ces 30 minutes, et vice versa. Vous ne pouvez pas vous privez de tout pendant le premier mois, ou vous allez devenir fous!
Voilà donc quelques astuces qui vous aideront peut être pendant les premières semaines. Cependant, il est possible que votre bébé ne réponde positivement à aucune d’entre elles! Si c’est le cas, pas de panique, faites-vous confiance, vous finirez par trouver ce qui fonctionne pour lui/elle. Et puis c’est souvent cyclique car le bébé évolue et il faut revoir certaines astuces et en trouver des nouvelles au fur et à mesure. Si vraiment vous rencontrez des difficultés, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou sage femme, ils sauront vous guider. Et n’hésitez pas à partager ce qui marche pour vous!